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Club d'astronomie d'Allamps Asteroide B612

Un peu d'histoire

La fin des années 70.

 

L’été est à son épilogue. Dans les champs les tracteurs préparent le prochain printemps au bas de la colline. Seul, après le dur labeur quotidien, assis dans l’herbe derrière la haie de buis qui me cache de la route communale, mon regard vagabonde. Le courant d’air tiède accompagnant l’arrivée du crépuscule, laisse monter les senteurs des activités journalières fraîchement terminées. A gauche, vers l’ouest, l’astre diurne se pare de son habit de feu. Lentement, le jaune se transforme en orange, puis en rouge clair et, enfin, avant que l’horizon ne le mange tout entier, je le vois corallin.

 

— Dis, faisons un club !

 

Voilà que mes pensées reviennent. Elles volaient à mille milles de tous lieux réels.

 

— Dis, faisons un club !

 

Maintenant, j’atterris. Je tourne la tête. Au-dessus de la haie, une paire de figures en plein sourire me toise. Après la face ronde du Soleil, ces bouilles semblent des planètes ou plutôt deux Lunes à la façon Georges Méliès.

 

— Dis, allons à la MJC et faisons un club d’astronomie.

 

Il me faut une seconde, je reconnais ces deux complices. Je repasse dans le monde en faisant le tour de la haie, m’attelant au pas décidé de mes amis.

 

Nous traversons la MJC de part en part pour nous retrouver dans la salle de réunion, où nous attendent trois de nos compères avec le directeur. Il ne faut pas longtemps pour nous décider. Un club dans le village serait une organisation de trop, alors que la Maison des jeunes présente certains intérêts. Allamps vient de se doter d’une nouvelle section avec un petit budget pour fonctionner. La somme n’est pas bien grosse, une babiole, une bricole, un fifrelin, mais à nos yeux, c’est un vrai trésor. Et quant à notre savoir en astronomie, ce n’est qu’un bibelot encore bien rudimentaire. Sans vergogne, gonflé d’impatience, présomptueux de notre avidité d’apprendre, voulant surprendre les secrets qu’Uranie défend jalousement, cherchant le mieux du meilleur, en présence de mes partenaires impatiens, j’ouvre le catalogue de La Redoute. D’une main fébrile, les pages tournent d’un côté, puis d’un autre, et, dans un silence angoissé, l’objet de notre convoitise, notre Graal se montre dans toute sa splendeur, la lunette de 60 par 700 engloutira tout notre pécule.

 

Déjà soucieux de partager notre passion céleste, nous construisons une collection de photos diapositives avec fondus enchaînés, le système top de top ces années 70. Que de temps passé à le façonner, à le régler, et quelle fierté à le présenter ! Nous avons, sans attendre, répondu à la question « dessine-moi une planète ? », «  elle est dans les diapos avec ses sœurs ! ». Une boîte comme une autre en cette époque.

 

Mais le questionneur résonne encore dans le cerveau de tout à chacun. Et, tous comme une sourde clameur venue d’un au-delà, dans une même parole enthousiasme, mais aussi timide, « et si nous construisions un télescope ? ». Nous nous réconfortons, l'expression est collégiale et spontanée. Ainsi, par cette audace légitimée, nous prenons la direction de la cristallerie de Vannes-le-châtel. Elle nous offre un miroir de 200 mm, pardon, il est en cristal. Nous le polissons. Suivant des plants trouvés dans une encyclopédie, nous montons notre premier télescope.

 

Après quelques années, les occupations de chacun nous éloignent de l’astronomie. Nos vies professionnelles et familiales ont raison de notre passion. Le club tombe en dormition.

 

Il se réveille au début des années 90 avec 5 membres et un télescope de 150 mm. Le bouche-à-oreille résonne dans le pays. Il se murmure par monts et par vaux que le club d’astronomie de la MJC d’Allamps retrouve une nouvelle jeunesse. En effet, nous recevons la visite d’une classe du collège de Colombey-les-belles. Des jeunes adhèrent avec Gégé, leur professeur, puits de savoirs. Nous voilà nombreux, il nous faut un autre télescope. Un jeune astronome de 78 ans nous propose son Célestron de 203 mm, un C8. Nous allons le chercher en Suisse.

 

L’intérêt pour les curiosités célestes commence à se faire entendre. Un soir ou peut-être une nuit, alors que je contemple le ciel étoilé, vient sur moi une autre question : « Dis, construis-moi un observatoire ! ».

 

— Un observatoire ?

— Oui, construis-moi un observatoire ! Un vrai, avec un dôme blanc.

 

Comment faire ? Un observatoire astronomique, ce n’est pas une construction ordinaire ! Et le financement ?

 

Avant toute chose, il nous faut montrer aux éventuels financeurs que l’astronomie est une demande de beaucoup. Une pétition ne suffira pas. Il nous faut une manifestation, un événement qui attire le plus grand nombre. Nous avons une idée. Nous ferons un stage. Une succession de mini cours sur un sujet sanctionné par une série de questions récompensées par des lots pour les meilleurs. La municipalité d’Allamps est convaincue, la maçonnerie du battement est décidée et les parpaings montent sur une colline avoisinante.

 

Un club, pour quelles activités ? Comme dans toutes les associations, ses activités sont réservées aux membres adhérents.

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Mais pas ici!

 

A chaque réunion de l’Astéroïde B612 et depuis sa résurrection, il est dit : l’astronomie ne sera pas la propriété de quelques érudits, mais celles du plus grand nombre. C’est pour cela que notre première activité est la vulgarisation de la science astronomique. Voilà pourquoi, nous faisons notre stage tous les ans, nous intervenons dans les écoles, les collèges et les lycées, dans les associations, dans les manifestations, et que nous avons ouvert des cours, que nous avons créé des maquettes véritables supports de cours et tant d’autres choses encore.

 

Nos activités sont larges et variées et souvent sur demandes.

 

Aujourd’hui………..

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